Barberousse | |
Le nom de Barberousse désigne en réalité deux frères: Ils furent les fils d'un certain Yakoub, un soldat rouméliote qui devint potier dans l'île de Mytilène (en Grèce). Mais Yakoub fut enlevé, laissant les deux adolescents orphelins. L'aîné s'appelait Aroudj. Avec un petit bateau, il commença à faire la course aux navires Chrétiens le long des côtes de Caramanie en Asie Mineure, jusqu'au jour où il fut capturé par les chevaliers de Rhodes. Mais profitant de la distraction des marins lors d'une tempête providentielle, il parvint à se détacher et regagna la côte à la nage. Il passa alors en Egypte et servit comme matelot dans un transport de bois soudanais. Il fut de nouveau capturé et parvint à se libérer de la même façon. Son tempérament téméraire le fit remarquer par Korkhoud, le frère de Selim Ier, qui gouvernait la Caramanie. Il lui confia un navire corsaire afin de piller les côtes italiennes. Mais il lui fallait un port d'attache plus près et il s'installa sur l'île de Zerbi, pas très loin d'Alger. Il y retrouva son frère Khizr qui était également devenu un corsaire redouté, et tous deux se mirent au service du sultan de Tunis. Il y pris le surnom de "Baba Arudj" ("père Arudj") qui se transforma en "Barberousse" pour les occidentaux, surnom d'autant plus adéquat qu'il correspondait à la couleur de sa barbe. Arudj était beaucoup plus intrépide que son frère. Un jour, il s'attaqua victorieusement à un galion napolitain malgré un rapport de force défavorable, mais il y perdit un bras. En 1516, après s'être rapproché de nouveau de Selim Ier, il s'attaqua à Alger qui était déjà un repère de pirates. Il s'y installa définitivement et transforma la ville en une redoutable base de corsaire qui allait durer trois siècles. Mais la témérité d'Arudj le perdit: il fut fait prisonnier à Tlemcem en 1518, et fut tué. Khizr prit sa succession à Alger et se fit appeler "Khayr ed-Din" ("le Bien de la Religion"). Nommé Capitaine Pacha de la flotte turque, il se montra plus prudent que son frère, et dirigea depuis sa capitale ses armées terrestres et ses corsaires (dont le fameux Dragut). Il les envoyait surtout lutter contre Charles Quint et Andréa Doria; il s'empara notamment de la forteresse espagnole de Peñon (1530) qui était à proximité d'Alger, puis de Tunis en 1534 (qui fut reprise l'année suivante) et vint en aide à François 1er, l'allié de Soliman son nouveau protecteur (Il put même mouiller à Marseille avec des galériens chrétiens). Il termina ses jours tranquillement, laissant le pouvoir à Hassan Pacha. Texte de FXC URL d'origine : http://www.publius-historicus.com/turc.html |