Francoise de Foix (v 1495 - ?) >Francoise de Foix

Françoise de Foix comtesse de Châteaubriant
Vers 1495, naît Françoise de Foix, proche parente de la reine Anne de Bretagne qui à ce titre la fait venir près d'elle à la cour.
Françoise y apprend les usages et le maintien convenant à son rang.
A 11 ans Françoise rencontre Jean de Laval-Montfort, comte de Châteaubriant, âgé de 19 ans, qui lorsqu'il la voit en tombe éperdument amoureux.
On les fiance et la reine offre vingt mille livres de dot à Françoise.
Sans attendre le sacrement du mariage Jean enlève sa belle, l'emmène dans son manoir de Châteaubriant.
Un an plus tard, en mars 1508, Françoise, qui est précoce, met au monde une petite fille, la maman n'a que treize ans.
Les amoureux vivent encore un an en union libre avant, en 1509, de se marier.
Pendant dix ans les deux tourtereaux vivent leur parfait amour cachés dans leur manoir breton.
Peu importe au comte de Châteaubriant de se faire une réputation de guerrier, d'acquérir de hautes fonctions, ou même de jouer un rôle de premier plan.
Le comte et la comtesse veulent vivre heureux, cachés sur leurs terres.
Malheureusement pour eux François s'intéresse à la région (son épouse Claude est héritière du duché de Bretagne), le comte de Châteaubriant en est un des grands barons.
François 1er veut employer le comte invite t-il le couple à le rejoindre à le cour et ainsi il pourra faire la connaissance de la ravissante comtesse dont il a tant entendu vanter l'intelligence et la beauté.
Jean connaissant la vie dissolue de la cour ne veut pas y amener Françoise prétextant que c'est une sauvageonne difficile à apprivoiser.
Le roi se fâche et s'irrite.
Jean de Laval obéit et rejoint le roi mais seul, Françoise est restée dans son manoir.
Jean, jaloux et méfiant, aurait dit-on fait confectionner deux bagues identiques, il en donne une à son épouse en lui faisant la recommandation de ne venir à la cour que sur sa demande écrite, signée et accompagnée de la seconde bague qui impérativement doit être jointe au courrier, sinon elle doit rester sur ses terres.
Le roi, apprenant la chose par un valet indiscret du comte, fait intercepter le courrier et y glisse une bague qu'il a fait copier à un orfèvre et identique à celle de Jean (Mr Georges Bordonove écrit que cette histoire est une fable inventée par Varillas en 1685).
Au reçu de la lettre, la comtesse de Châteaubriant arrive à la cour d'Amboise.
François est ébloui par la beauté de la comtesse : des cheveux de jais, des yeux en amande, une bouche petite et charnue, un corps de déesse.
L'amour qu'elle inspire au roi ne la trouble pas, Jean, son mari, n'a t-il pas agi de la même façon ? n'a t-il pas renoncé à faire carrière pour ne pas la quitter ? Non seulement Françoise est jolie mais elle est intelligente et cultivée, aime la lecture, lit couramment le latin, l'italien et tourne joliment les vers.
Le roi ne peut rester insensible à tant de beauté et d'intelligence.
Mais la comtesse est encore éprise de son mari et Jean est terriblement jaloux.
Aussi fait-elle languir François, ce qui est nouveau pour lui, il est habitué aux conquêtes faciles, les dames ne peuvent lui résister, ne dit-il pas : Je ne veux autour de moi, que les femmes les plus belles et les plus gentilles (point cruelles) ! Pour que le roi attache plus de prix à sa victoire, Françoise se fait prier.
Enfin après trois ans, elle cède à François, son mari prend ombrage de la liaison de sa femme avec le roi.
Mais peu à peu il se fait à cette idée.
Le roi, fin stratège et pour avoir le champ libre, envoie le comte à Nantes avec mission de percevoir l'impôt que les Bretons refusent de payer.
Jean accepte et reçoit le commandement d'une compagnie d'ordonnance royale.
Jean est nommé sire de Châteaubriant puis seigneur de Dinan.
Les frères de Françoise ne sont pas oubliés : Odet, Thomas et André obtiennent de hauts commandements militaires, pour le malheur de la France.
Odet de Foix, vicomte de Lautrec devient maréchal de France, perd le Milanais en 1522.
Les deux autres : Thomas de Foix, seigneur de Lescun et André de Foix, seigneur de Lesparre sont des soldats médiocres mais courageux.
Thomas de Lescun meurt à Pavie quant à André de Lesparre, il perd la vue .
Françoise ne se mêle pas de politique, ne demande rien pour elle (il est vrai que François la couvre de cadeaux et de bijoux), elle défend la réputation de ses frères et appuie leurs candidatures.
Malgré l'amour violent qu'il éprouve pour Françoise, le roi est un amant inconstant et impénitent, aussi ne peut-il s'empêcher d'aller butiner d'autres fleurs, ne dit-il pas : "une cour sans dames est un jardin sans fleurs". ?
Mais François revient toujours dans les bras de sa maîtresse.
La comtesse lui rend la pareille et prend pour amant l'ami de François, l'amiral Guillaume Gouffier de Bonnivet.
On raconte qu'un jour, prévenue de la visite imprévue du roi, Françoise qui est au lit avec Bonnivet, demande à celui-ci, afin d'éviter la colère du monarque, de se cacher sous les branchages disposés dans la haute cheminée de sa chambre.
Pour Françoise qu'il aime et apprécie, François multiplie les fêtes, écrit des vers qui lui chantent son amour.
Malgré les infidélités de François, leur amour durera dix ans (1518-1528) Françoise occupe la première place dans le cœur du souverain, fait partie de tous ses voyages.
En 1520, la comtesse est présente à l'entrevue du Drap d'or, où elle est remarquée par Henri VIII.
En 1525, François est fait prisonnier à Pavie.
De ses prisons successives François compose des vers pour sa chère Françoise qui lui répond en vers.
En 1526, lors de l'échange d'otages, de retour sur le sol de France, le roi est étonné de ne pas apercevoir Françoise.
Françoise est en Bretagne, Louise qui déteste et jalouse la favorite s'est arrangée pour qu'elle ne soit pas présente pour accueillir son cher "César", par contre elle présente à son fils Anne de Pisseleu.
A Angoulême, Françoise rejoint le roi et se rend compte que sa place est prise par Anne, âgée de 18 ans tandis qu'elle en a 31.
Françoise a du caractère et ne s'avoue pas vaincue, elle attaque de front le monarque en lui demandant comment il peut lui préférer une blonde fade.
La cour s'amuse de ces querelles.
Entre le roi et la comtesse il y a des hauts et des bas.
Pendant deux ans, Françoise, maladroite, attaque sans cesse la blondeur d'Anne.
Elle devient de plus en plus impossible, brouilles et réconciliations se succèdent.
François finit par se fâcher et tout en étant aimable avec Françoise, lui propose la seconde place.
Il n'est pas question pour une fille de la maison de Foix, orgueilleuse et fière d'être reléguée à la seconde place.
Puisque le roi ne veut plus d'elle, Françoise repart dans sa Bretagne rejoindre son mari, pas très heureux de retrouver son épouse.
Néanmoins la vie commune reprend.
Françoise continue d'écrire au roi, celui-ci vient même plusieurs fois à Châteaubriant où il est reçu avec honneur par le comte Jean.
Le comte de Châteaubriant reçoit l'ordre de Saint-michel ainsi que la lieutenance générale du duché de Bretagne et bien d'autres faveurs royales.
Un jour pour plaire à sa nouvelle maîtresse, François s'abaisse à réclamer les bijoux offerts à Françoise.
Celle-ci grande dame, les fait fondre et les lui renvoie convertis en lingots ! Est-ce pour sauver les apparences que le comte fait construire un nouveau logis où Françoise règne ? Cependant Jean de Châteaubriant fut accusé par la rumeur publique du meurtre horrible de son épouse.
On ne connaîtra jamais la vérité sur ce crime.

URL d'origine : http://perso.wanadoo.fr/roger.castelain/francois.htm (fermé)


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