Blois
Blois
41000 - Loir-et-Cher
à 60 km d'Orléans
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Le château de Blois (« Blisum castrum ») édifié durant le règne de Charles le Chauve, sur les bords de la Loire, est attaqué en 854 par les Vikings.
La forteresse reconstruite est au coeœur de la région dont sont maîtres les comtes de Blois, puissants seigneurs féodaux aux Xe et XIe siècles. La première forteresse fut élevée par Thibault le Tricheur au Xe siècle.
Au XIIIe siècle, le château est reconstruit par la famille de Châtillon. Leur dernier descendant, Guy II de Blois-Châtillon, vend en 1392 Blois à Louis d'Orléans, frère de Charles VI.
En 1429, avant son départ pour lever le siège d'Orléans, Jeanne d'Arc est bénie dans la chapelle du château par l'archevêque de Reims.
Lorsque Louis d'Orléans est assassiné à Paris sur ordre du duc de Bourgogne, sa veuve, Valentine Visconti, part vivre à Blois où elle s'éteint l'année suivante, après avoir fait graver sur les murs du château : «Rien ne m'est plus, plus ne m'est rien».
Le fils de Louis d'Orléans, Charles, à son retour en 1440 de captivité en Angleterre, fait du château de Blois un centre culturel ; il y lance un concours de poésie où s'illustre François Villon avec sa Ballade du concours de Blois.
De la forteresse de cette période ne restent dans le château actuel que la grande salle, datée du XIIIe siècle, et la tour cylindrique de Foix.
Le 27 juin 1462, Louis, fils de Charles d'Orléans, naît au château de Blois. Il devient roi de France en 1498 ; le château médiéval des comtes de Blois devient résidence royale et Louis en fait sa demeure principale. Au début des années 1500 (entre 1498 et 1503), Louis XII entreprend avec Anne de Bretagne (son épouse depuis 1499) une reconstruction du château dans un style gothique tardif sous la direction de l'architecte Colin Biart, et la création d'un jardin Renaissance aujourd'hui disparu. Il édifie également la chapelle Saint-Calais.
Claude de France, fille de Louis XII et d'Anne de Bretagne, épouse en 1514 son cousin François d'Angoulême, arrière-petit-fils de Louis d'Orléans. Il monte sur le trône en 1515 et Claude de France, avec l'intention de quitter le château d'Amboise, remeuble alors le château de Blois pour y installer la Cour. Cette même année, François Ier lance la construction d'une nouvelle aile, de style Renaissance, et y commence une des plus importantes collections de livres de l'époque. La direction des travaux est donnée à l'architecte italien Dominique de Cortone à qui l'on doit l'escalier monumental. Mais après la mort de sa femme au château, en 1524, la construction s'arrête ; François Ier délaisse le château de Blois au profit du château de Fontainebleau où il envoie l'impressionnante bibliothèque pour fonder la Bibliothèque nationale.
Le château de Blois reste la résidence principale de ses successeurs et en particulier de François II et Charles IX. C'est à Blois que leur frère Henri III convoque les États généraux en 1576 : ceux-ci se tiennent dans la grande salle aujourd'hui appelée salle des États. Puis Henri III doit convoquer les États généraux de 1588-1589. Dans le château, dans sa chambre au deuxième étage, il fait tuer le 23 décembre 1588 son ennemi, le duc de Guise ; le frère de celui-ci, le cardinal de Lorraine, est assassiné le lendemain. Ensuite le château est occupé par son successeur Henri IV. À la mort de ce dernier, il devient lieu d'exil pour sa veuve Marie de Médicis, et est habité par Richelieu. Reléguée à Blois en 1617 par son fils Louis XIII, le reine-mère s'évade du château le 22 février 1619 à l'aide d'une échelle de corde, à la suite de quoi elle finit par se réconcilier avec son fils.
En 1626, Louis XIII alloue le comté de Blois à son frère Gaston d'Orléans en guise de cadeau de mariage. En 1635, une nouvelle tentative de développer le château voit le jour avec la mise en œuvre d'une nouvelle aile dessinée par François Mansart. Mais des problèmes financiers stoppent en 1638 la réalisation du projet et Gaston, ne pouvant y résider, est contraint d'occuper l'aile François Ier (qui aurait été détruite si le projet avait été conduit à son terme). Des modifications des appartements royaux datent de cette époque. À la mort de Gaston en 1660, le château est abandonné.
Au moment de la Révolution, le château est à l'abandon depuis 130 ans, et les révolutionnaires soucieux de faire disparaître tout vestige de la royauté le pillent en le vidant de ses meubles, statues et autres accessoires. L'état du bâtiment est tel que sa démolition est même envisagée, cependant sa transformation en caserne en 1788 sauve le bâtiment de la disparition. En 1841, sous le règne de Louis-Philippe, le château est classé monument historique grâce à l'action de Prosper Mérimée. Félix Duban est chargé en 1846 de la restauration des appartements royaux de l'aile François Ier ; il associe des couleurs profondes (rouge et bleu) à de l'or. Le château est alors transformé en musée.
Le château est aujourd'hui la propriété de la ville de Blois. Gilles Clément, paysagiste, a été chargé de travailler sur le parc. Pour faire vivre le château, un son-et-lumière utilisant les voix de Robert Hossein, Pierre Arditi ou Fabrice Luchini, écrit par Alain Decaux et mis en musique par Éric Demarsan, a été conçu dans les années 1990 : Ainsi Blois vous est conté....
Château
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Le château de Blois réunit autour d’une même cour, quatre châteaux, quatre époques, quatre sommets de l'’architecture française, véritable panorama historique de l'architecture française. Les restaurations du XIXe et du XXe siècle complètent l'histoire architecturale du château :
- Le gothique du XIIIème siècle avec la salle des Etats, la plus ancienne salle civile gothique de France ;
- Le gothique flamboyant et l’introduction de la Renaissance avec l’aile que Louis XII, faisant de Blois la résidence royale, fait construire à la fin du XVème siècle ;
- La Renaissance du XVI ème siècle avec François Ier qui introduit le vocabulaire décoratif et architectural italien avec l'’escalier à vis et la façade des Loges ;
- Enfin l'’architecture classique du XVIIème siècle de l'’aile Gaston d'’Orléans, dont le plus bel exemple est la coupole de François Mansart.
Le château de Blois affecte la forme d'un quadrilatère irrégulier, auquel chaque époque a apporté sa marque. La façade d'entrée, située à l'est, a été construite sous Louis XII, la salle des Etats au XIIIème siècle, l'aile Gaston d'Orléans au XVIIème siècle, le célèbre escalier de l'aile François Ier entre 1515 et 1519. Le décor intérieur du château, supprimé au XVIIIème siècle lors de la transformation de l'édifice en caserne, a été restitué au XIXème siècle. Ainsi le château de Blois donne-t-il une exceptionnelle leçon d'architecture.
Plan général
A/ Le château du Moyen Âge XIIIe siècle
Du château médiéval, construit par les comtes de Blois à partir du Xe siècle, ne subsiste aujourd'hui que la salle seigneuriale, plus connue sous le nom de salle des États. C'est la plus grande salle civile gothique du début du XIIIe siècle conservée en France.
La salle des États
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La salle des États est la plus ancienne salle civile gothique de France, et un élément architectural marquant du gothique du XIIIe siècle.
Construite par le comte Thibaut VI avant 1220, elle a gardé ses dispositions anciennes : deux vaisseaux couverts d'un lambris en bois séparés par une file de six colonnes. Le décor peint est l'oeuvre de Félix Duban, vers 1861, mais s'inspire de la polychromie en usage au XIIIe siècle. Utilisée comme salle de justice par les comtes de Blois, elle accueille à deux reprises, en 1576 et 1588, les députés des trois ordres pour les États Généraux convoqués par Henri III.
En 2007, elle est restaurée, notamment afin de préserver d'importantes traces de polychromie. Elle est située à l'extrémité nord de l'aile François Ier.
Le musée lapidaire
Le musée lapidaire, accolé à la salle des États, dans les anciennes cuisines de François Ier, rassemble les sculptures des XVIe et XVIIe siècles des différentes ailes du château, le produit de fouilles du Loir-et-Cher, des objets provenant du promontoire du château à l'époque médiévale, un ensemble daté de la période carolingienne, ainsi que les moulages et les études en plâtre réalisés par Félix Duban au XIXe siècle.
B/ L'aile Louis XII (1498-1503)
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On pénètre dans le château par l'aile Louis XII, remarquable par son appareil de brique rouges chaînées de pierres blanches.
L'entrée est surmontée par la statue équestre du souverain (copie réalisée au XIXe siècle d'un original perdu) présentée plus haut.
Cette aile, construite entre 1498 et 1503, est de style gothique comme peuvent l'attester les moulurations, les trilobes, les pinacles des lucarnes. Certains éléments, comme un petit candélabre, sont toutefois déjà de style Renaissance.
Elle est marquée par le style gothique flamboyant où se mêlent aux éléments d'influence nordique des ornements d'origine italienne. Les appartements royaux du premier étage abritent le musée des Beaux-Arts.
Un couloir dessert les différentes pièces, afin d'éviter de devoir parcourir toutes les pièces en enfilade pour traverser l'aile, ce qui est une nouveauté par rapport à l'agencement du château médiéval.
Musée des beaux-Arts
Les appartements royaux du premier étage abritent le musée des Beaux-Arts de Blois depuis 1869. Les huit salles et la galerie présentent un choix de peintures et de sculptures du XVIe au XIXe siècle ainsi que l'importante collection de ferronnerie du legs La Houssaye - Frank, et de serrurerie. La galerie regroupe un ensemble de tapisseries françaises et flamandes accompagnées de sculptures du XIXe siècle. Les cheminées ont été refaites à l'emblématique de Louis XII et d'Anne de Bretagne d'après le célèbre livre d'heures de la reine, destinées au comte de Chambord, elles sont l'oeœuvre de Louis Delcros. Le cabinet des portraits contient des tableaux des XVIe et XVIIe siècles provenant des châteaux de Saint-Germain-Beaupré dans la Creuse et de Beauregard. Dans une salle des XVIIe et XVIIIe siècles, est conservée une série de cinquante médaillons en terre cuite de Jean-Baptiste Nini.
C/ L'aile François Ier (1595-1624)
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Édifiée moins de quinze ans après l'aile Louis XII, entre 1515 et 1521, l'aile François Ier illustre la rapide évolution du décor architectural influencé par l'Italie, appliqué sur des structures encore très françaises. L'escalier en vis abrité dans une tour largement ouverte illustre parfaitement ce mélange d'influences.
L'aspect actuel des appartements résulte des restaurations de Félix Duban qui a créé les décors muraux et imaginé la distribution « idéale » d'un appartement royal à la fin du XVIe siècle. Au fil des siècles, ces appartements ont abrité François Ier, Catherine de Médicis, François II et Marie Stuart, Henri III puis Gaston d'Orléans, avant d'être transformés en caserne de 1788 à 1845.
Premier étage (Appartements de la Reine sous Henri III)
Salle des capitaines des gardes
Elle est formée par la réunion de deux pièces autrefois séparées. Elle est ornée de deux remarquables cheminées, au somptueux décor Renaissance. La salamandre est l'emblème de François Ier et l'hermine est celui de sa femme Claude de France, duchesse de Bretagne.
Salle des gardes
Les vitrines de cette salle sont consacrées à l'histoire de la monnaie et aux faïences néo-renaissance produites à Blois au XIXe siècle. Cette aile du château fut construite de part et d'autre de la courtine médiévale. C'est ce mur de deux mètres d'épaisseur, vestige de l'enceinte de la forteresse du XIIIe siècle, que l'on va traverser.
Galerie de la Reine
La galerie, lieu de promenade intérieure, ouvre sur la façade des Loges, inspirées par les façades de Bramante au Vatican et qui donnaient autrefois sur les jardins créés par Louis XII. Le carrelage créé par Félix Duban au XIXe siècle en terre cuite vernissée sur un modèle du XVe siècle, a été restauré à la fin du XXe siècle.
Chambre de la Reine
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Galerie de l'appartement de François Ier, cette pièce est devenue la chambre royale de Catherine de Médicis qui y mourut le 5 janvier 1589. Le décor a été entièrement créé par Félix Duban d'après des motifs de tissus de la Renaissance. Le monogramme omniprésent de Henri II et de Catherine de Médicis est composé d'un H et de deux C entrelacés. Le Roi Henri II avait son propre monogramme: H et D pour Henri Deuxième.
Oratoire
Le décor de cette petite pièce lambrissée s'inspiré de celui de la bibliothèque du Connétable de Montmorency au château d'Écouen vers 1550. Les vitraux datent du XIXe siècle.
Deuxième étage (Appartements du roi sous Henri III)
Les appartements François Ier
Les bouleversements ont transformé ces appartements depuis le règne de François Ier. A cette époque il existait deux appartements par étage. Les séjours d'’Henri III et de Gaston d'’Orléans ont laissé leur marque. Aujourd’'hui, la restauration de Félix Duban (1798-1870) impose sa lecture en fonction des décors et des aménagements qui évoquent la Renaissance. C’'est au deuxième étage, dans la chambre d'’Henri III que fut assassiné le duc de Guise, le 23 décembre 1588.
Cabinet neuf
Le plafond a été reconstitué par Duban d'après un fragment représentant une sirène. Sur le balcon subsistent les boiséries peintes d'un cabinet du XVIIe siècle.
Galerie Duban
Dessins, gravures et objets évoquent l'oeuvre de Félix Duban (1798 - 1871), l'architecte qui a restauré le château de 1543 à 1569. Il a aussi dirigé les travaux de restauration de la Sainte-Chapelle à Fontainebleau et d'une partie du Louvre.
Salle des Guise
De nombreux peintres historicistes du XIXe siècle ont été inspirés par le récit de l'assassinat du duc de Guise, survenu à Blois le 23 décembre 1588. Les tableaux exposés dans cette salle présentent les principaux personnages et événements tragiques liés aux guerres de Religion.
Salle du Conseil
Cette salle réunit de riches meubles réalisés au XIXe siècle dans le style Renaissance. Le soin apporté à la sculpture et au décor peut rappeler le luxe du mobilier princier du XVIe siècle.
Chambre du roi
La tradition situe ici l'assassinat du duc de Guise. Le duc se serait écroulé au pied du lit du roi après avoir été frappé par huit spadassins sur l'ordre de Henri III. Pour évoquer la personne royale, Duban enrichit d'or le décor de la chambre.
Tour Château-Renault
Ouverte au public par beau temps, la tour offre un large panorama sur le site des anciens jardins royaux, où subsistent le pavillon Anne de Bretagne et l'orangerie.
D/ L'aile Gaston d'Orléans (1635-1638)
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Bâtie par François Mansart entre 1635 et 1638 pour le duc Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, cette aile restée inachevée est un chef d'oeuvre de l'architecture classique française.
Cette aile occupe le fond de la cour, face à l'aile Louis XII. L'avant-corps central comporte trois travées où l'on peut distinguer la superposition des ordres dorique, ionique et corinthien.
François Mansart y a construit un éblouissant escalier d'honneur surmonté de deux coupoles superposées ou emboitées, ornées de sculptures allégoriques.
L'aile abrite une salle d'histoire du château et des salles destinées à des expositions temporaires et à des congrès.
E/ La chapelle Saint-Calais
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Construite sous Louis XII, la chapelle a été consacrée en 1508. La chapelle Saint-Calais est située au bout de l'aile Louis XII, dans la cour intérieure du château. Il ne subsiste aujourd'hui de cet oratoire privé du roi que le chœoeur gothique, la nef ayant été détruite par Mansart lors des travaux de l'aile Gaston d'Orléans. Des vitraux modernes de Max Ingrand, datant de 1957, évoquent plusieurs figures de l'histoire.
La galerie Charles d'Orléans, collée à la chapelle Saint-Calais, était autrefois deux fois plus longue, mais fut, comme la chapelle, détruite en partie au XVIIe siècle. Construite au milieu du XVe siècle, il s'agit du premier édifice dans lequel la pierre et la brique sont employés simultanément. La galerie est portée par des arcades en anse de panier très surbaissées. Des colonnes aux fûts losangés, timbrés de la fleur de lys et de l’hermine royales, alternent avec des piliers dont le dessin superpose cercle et carré.
F/ La tour du Foix
La tour est un vestige des fortifications du XIIIe siècle. Les terrasses offrent un vaste panorama sur la ville de Blois, la vallée de la Loire et l'église Saint-Nicolas. Outre l'escalier monumental, l'aile Mansart abrite une salle d'histoire du château et des salles réservées aux expositions temporaires et congrès.
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